28/01/2013

Arcelor-Mittal Liège : Le bain de sang social continue



Une seule solution : l’expropriation sous contrôle ouvrier !
Ce jeudi matin (24/01), lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, la direction d’Arcelor-Mittal a confirmé sa décision de démanteler, de fait, l’ensemble de son implantation, en région liégeoise. C’est donc le spectre de la perte de 10.000 emplois, directs et indirects, qui plane sur la région liégeoise.
Après avoir déjà fermé la phase à chaud,  entraînant la perte que quelque 800 emplois, elle vient d’annoncer la suppression de 7 lignes de la phase à froid, avec des usines, présentées pourtant comme l’avenir de la sidérurgie ;  ce qui devrait entrainer la suppression de 1.300 emplois directs, sur les 2.000 actuels. Il resterait moins de 1.000 emplois directs, dans la sidérurgie liégeoise. Pour combien de temps encore ? On en était encore à plus de 5.000, en 2005 !
Cette direction cynique, arrogante et sans scrupules –elle renie systématiquement ses engagements- a trouvé encore un nouveau prétexte pour avancer, dans son nouveau plan de fermetures : les syndicats du secteur avaient eu l’outrecuidance de conditionner leur signature du volet social, pour « le chaud », à un plan d’investissement industriel précis, pour la phase à froid.
L’affaire est entendue. Les syndicats liégeois, le SETCa et la FGTB durcissent le ton : « Mittal Go Home » !
Au-delà du lancement de ce mot d’ordre, qui est le seul à même de donner un véritable coup d’arrêt au bain de sang social,  maintenir l’emploi et sauver la sidérurgie, la question est comment le concrétiser.
Ce qui s’est passé, suite à la décision de Mittal de fermer la phase à chaud, est éclairant : les organisations syndicales se sont engluées, pendant plus d’un an, dans la « procédure Renault », sans un véritable plan de mobilisation, une radicalisation de l’action et une démarche offensive vis-à-vis du pouvoir politique, régional et fédéral.
Aujourd’hui, devant ce tremblement de terre, les mots d’ordre de grève sur tous les sites liégeois, de manifestation à Luxembourg, en liaison  avec les organisations syndicales des sièges Arcelor-Mittal, dans d’autres pays, sont déjà avancés par les organisations syndicales.
Mais l’arme de grève, avec occupation de sites, n’apparait-elle pas, de toute évidence, comme indispensable, pour organiser le mouvement de grève, pour contrôler et empêcher les manœuvres patronales. Mittal aurait-il pu, s’il y avait eu occupation,  vider tous les stocks et les délocaliser un peu partout ? Plus de 7.000 tonnes viennent d’être évacuées, et cela, avant l’annonce de nouvelles suppressions de lignes dans le « froid » !
Dans les années 1970, à Glaverbel-Charleroi, les verriers en grève ont pu faire reculer la multinationale BSN-Gervais-Danone, qui avait décidé de démanteler le secteur verrier régional. A plusieurs reprises, ils ont fait grève, avec occupation de sièges verriers et la création de comités de grève
La multinationale Arcelor –Mittal se porte bien et son PDG, Lakshmi Mittal est une des plus grosses fortunes mondiales. La multinationale a sucé tout ce qu’elle pouvait, avalant subventions et aides diverses et utilisant, jusqu’à la corde, tous les moyens de ne pas payer l’impôt. Pour les années 2010 à 2012, elle a payé zéro euro d’impôts, sur notre territoire.
Alors, comme Mittal  continue,  de plus belle, sa course au maximum de profit, sur le dos des travailleurs et en les projetant dans des drames familiaux et sociaux, il n’y pas 36 solutions : il faut l’exproprier, sans indemnisation – à la rigueur pour un euro symbolique- et sous contrôle ouvrier. Que le gouvernement de la Région wallonne prenne ses responsabilités, avec le gouvernement fédéral.
Mais, pour cela – cela parait tellement évident-, il s’agit de changer les rapports de force, tant vis-à-vis de Mittal que du pouvoir politique. Ce sont les sidérurgistes liégeois qui doivent compter sur leurs propres forces, avec la solidarité des travailleurs de la région et de la population.
Nous sommes tous concernés par l’enjeu de ce combat et son issue. La solidarité avec les travailleurs d’Arcelor- Mittal se pose en termes concrets.
La LCR, jeudi  24 janvier